Cela commence en hiver. On grelotte à s´en casser les dents. Froid, faim... et rien pour se remplir l´estomac. Mr. Renart a la solution. A pas feutrés vers le poulailler. Le choix est rapide - il a du métier le goupil, pour ne pas dire des habitudes - ce sera celle-là ... Madame Coppée, une petite poule grasse et dodue... un coup de crocs... occie. Mais pas le temps de l´avaler, car ce braillard de Chanteclerc, le coq, a donné l´alerte. Et ça caracole une fois de plus en catastrophe vers "Troumalin" la villégiature de Mr. Renart. L´affaire est arrivée aux oreilles de Mr. Noble, le lion.
Pas content du tout le roi-président. En colère même. Mais on est Renart ou on ne l´est pas. Colère royale ou pas, on continue. Printemps, été, automne... Ysengrin - le loup - y laissera la queue, Tiécelin - le corbeau - un fromage, Couard - le lièvre - ....la vie. Trop c´est trop ! Ca râle, ça récrimine, on se plaint, ça proteste chez les animaux. On l´attrape Mr. Renart ? Non, il se livre, il coopère. Le verdict tombe : pendu! Mr Renart se sortira-t-il d´affaire ?
Issu d´une tradition orale ancestrale et personnage central d´unelongue lignée littéraire, Renart est un de ces héros mythiqueincontournable. De Pierre de Saint-Cloud (au XIIème siècle) à Goethe,en passant par La Fontaine, tous ont mis en avant le caractèreindépendant, inventif, destructeur, audacieux, craintif, rusé etdésinvolte du goupil, comme s´il incarnait les contradictionsinhérentes à la nature humaine.
Notre création s´éloigne volontairementde la reconstitution médiévale et prend la forme d´un poème musical.Les scènes plus ou moins connues du Roman de Renard, totalementréécrites dans une langue fleurie, sont à la fois des prétextes àchorégraphies (Danse de la première ruse, piétinements rythmiques etcoléreux du Lion ... ) ou à des démonstrations verbales mettant enlumière l´art du conteur.
Quatre musiciens, trois marionnettistes et une conteuse se répondent, menant le spectateur dans les ombres et leslumières d´une forêt imaginaire.